Tout au long de cette campagne, régulièrement et selon son humeur, le mystérieux Robin nous livrera ses impressions, ses découvertes, ses états d’âmes …
… « Robin se dit qu’il fallait garder espoir. Sans doute du fait des rencontres qu’il a commencé à faire ici. Et que la politique, la vraie, était peut-être à portée de main, loin des grands « appareils », machines à broyer les espoirs, et de leurs agents. » ….
Copinage(s)
Cette semaine Robin avait envie de flâner un peu, de se changer les idées, de changer d’air, en laissant de côté l’actualité de cette campagne électorale, riche en évènements. De loin, celui-ci a malgré tout perçu que la tension était palpable, et que les discussions allaient bon train. Des hypothèses sont émises concernant qui pourrait être bien placé, les leaders pressentis, les outsiders possibles. Comme les instituts de sondages, certains se livrent à l’exercice, échaffaudent les meilleurs scenarii… ou les pires. Avant le verdict final. Les nerfs sont à vifs, l’attention en éveil. Les semelles des chaussures ont eu à subir les kilomètres de rues arpentées en « boîtages » et autres « porte-à-porte », et s’en trouvent fatiguées, comme les pauvres jambes. Il faut agir et payer de son corps, c’est la règle, c’est la loi : la victoire sera au prix des efforts consentis. Ne rien laisser de côté, n’oublier personne !
Copinage… C’est un joli mot. Très poétique. Il désigne aussi bien ce qui relève du plaisir à être ensemble, à s’acoquiner, comme on dit. Pour les affaires d’amour, ou pour les manigances… Ce mot lui est venu car Robin ne connaissait pratiquement personne en arrivant ici, et a découvert tout en tas de gens adorables et intelligents, avec le coeur sur la main. Copinage, avec ces jolis moments d’espoirs partagés avec tous un tas de gens. Ceux qu’il a vu à l’oeuvre n’étaient pas dans la propagande, pas à la recherche de copinages de circonstance. Là où je te passe comme il faut la main dans le dos, avant de te snober. Robin s’est aperçu que leur engagement était sincère, et qu’il en était de même avec les gens qu’ils rencontraient pour leur parler. Chacun(e) était venu(e) avec ce qu’il (elle) était, dans une volonté de partage. Une petite communauté de gens qui avaient envie de vivre ensemble, d’embellir le quotidien, et faciliter la vie des gens, et de créer cet élan autour d’eux. Ce copinage là, pour Robin, c’est de la poésie.
Avec ces amis là, on invite à se retrouver à la sortie des écoles, en solidarité avec les familles qui doivent être expulsées, suscitant ainsi la solidarité qui doit s’exprimer, et à laquelle on n’est pas spontanément poussés. Après les longues journées de travail ou de chômage, le poids du quotidien. Une invitation à s’assembler, à le faire de manière ludique. Même si tout ça est très sérieux. Comme lorsqu’il faut pousser un coup de gueule en allant dans la rue, se rendre aux cortèges pour manifester contre la connerie de ceux qui veulent nous faire croire que la réforme des retraites sera à notre avantage. Parce qu’il n’y a pas le choix, il faut le faire. Et ça se fait quand même mieux qu’on n’est pas tout seul(s).
Robin l’a découvert : Pamiers Citoyenne c’est bien ça. Et il a eu l’impression que personne d’autre n’était ici en mesure de le faire comme ça. Ou du moins de manière aussi exemplaire, car personne ne peut bien sûr prétendre avoir le monopole du bien, et qu’une concurrence peut aussi être porteuse de nombreuses avancées, ce qui est une bonne chose. En tout cas, Robin a appris qu’il commençait à se dire, à se voir, à se savoir qu’il se passait quelque chose avec Pamiers Citoyenne.
Pamiers Citoyenne, c’est le fait de redécouvrir le plaisir à être ensemble, à être vivants, à résister, à ne pas se laisser faire, à ne passe laisser endormir par tout en tas de belles promesses. Et à le faire valoir pour une ville, pour ceux qui y habitent. Pour dire que nous ne sommes pas dupes, et pas des Bisounours, même si beaucoup ont le coeur tendre.
Les hommes politiques sont pour la plupart (à des degrés divers, mais c’est toujours vérifiable), corrompus par l’esprit du temps. Et des « réformes ». Ils n’ont ceux-là (les « corrompus »), que ce mot-là à la bouche. André Trigano est une personne emblématique. Emblématique aussi de ce cet état d’esprit. De ce qui anime « l’homme politique » en termes de projets et d’idéal. André Trigano est un homme au parcours politique exceptionnel. Une originalité pour notre ville, et pour notre pays, saluée en tant que telle, faisant même la Une des quotidiens et du JT. L’homme dispose d’une certaine renommée, et d’un certain prestige. André Trigano est un homme d’un style et d’un charme incomparables, encore à son âge. Avec un parcours de vie honorable et respectable, une ambition et une réussite saluées à sa façon par le plus magestueux de tous les présidents qu’ait connue la 5ème République. Hommage à l’homme d’âge mûr, et à son action politique. Un adoubement dont pourtant notre édile ne se flatte pas, du haut de son expérience. Cet hommage allant de soi, bien sûr. Affaire de copinage, encore. Là où a il s’agit surtout de se faire et de faire des courbettes, entre gens de bonne compagnie assurant la défense des mêmes intérêts, et d’aucuns, mal intentionnés, rajouteraient, de classe. Les flatteries au sommet sont des plus appréciables, et e geste ne manque jamais de séduire, y compris même pour le bon peuple (qui souvent en raffole). N’y a t-il pas de plus belles et élégantes histoires que celles qui se déroulaient en leur temps à la Cour ? Robin s’est dit que le luxe était toujours vendeur, et le succès de Stéphane Bern incontestable. Mais tout compte fait, il s’est dit que de ce copinage là, ça ne lui disait rien. Et puis, à vrai dire, il n’en avait pas le moyens. Et par chance, les hasards de la naissance lui ont même permis de découvrir qu’il y avait des copinages bien plus sympas. Le copinage de Mr Macron, comme celui de ses prédécesseurs, Robin avait appris à le connaître ! Même si l’on n’est plus au XIXème siècle, c’est pourtant toujours le même. Un homme politique, Jean-Luc Mélenchon s’amuse à les qualifier d’un sobriquet. Il appelle toutes des belles personnes « les parfumés ». Pourtant, les plumes et fanfreluches (n’en déplaise) à « Méluche », ont disparu. Le style a changé, nos esthètes se sont modernisés, pour ne pas dire « modemisés ». Robin se dit au fond que tous ces gens sont quand même des petits malins : « Et hop, je te fais passer la « réforme » sans que tu n’ait rien vu, ni rien compris».
Les copains et copines de Robin, ce petit jeu là, ils le connaissent bien, et en rigolent. Mais ils le prennent aussi très au sérieux, et rient parfois jaunes. Ce ne sont pas des naïfs, et ils ont en tout cas promis qu’au Conseil municipal, ils ne manqueront pas de l’ouvrir, et de prendre position sur ce qu’il y aurait à défendre bec et ongle. Les copains et les copines ont commencé à démontrer au cours de cette campagne qu’ils avaient d’autres projets à proposer, et qu’il ne s’agirait pas du copinage habituel, mais de négocier avec tout le monde, et de le faire de manière ouverte. Avec des méthodes précises. Et que ça allait donc se passer autrement. Ce copinage là est bien plus aimable, et plus respectueux de la diversité de chacun et de chacune, quelle que soit ses particularités. Ah, si seulement tous les copains et les copines qui aiment bien ces manières nous rejoignaient, quelle belle fête ça pourrait être pour Pamiers !
Mais Robin s’est ensuite souvenu de ce que quelqu’un lui avait dit un jour : « Tout le monde n’est pas capable de vivre émancipé, ça peut faire peur, laisser désemparé ». Il y aura donc les courageux et les courageuses, et les plus timides, voir les plus peureux. Qui feront leurs choix en fonctions de leurs tempéraments et de leurs repères. Certain(e)s iront chercher auprès de tel ou tel candidat(e) une figure qui les rassure. Et il est souvent plus facile des figures un peu traditionnelles, qui ne bousculeront pas trop les habitudes prises. Et qui savent composer avec cette crainte commune de se trouver sans recours lorsqu’il s’agit d’avoir à faire des choix par soi-même. D’autres iront trouver leur confort derrière le commerçant dynamique, et toutes les promesses ouvertes par l’image de l’homme « entrepreneur de lui-même », en termes de succès et de réussite. C’est bien dans l’air du temps. Et ça en séduit plus d’un(e).
De ce point de vue, notre édile et patriarche l’a annoncé : c’est entre deux tendances que ce jouera le résultat du scrutin de Dimanche prochain. Entre celle portée par son ancien poulain, dont l’amour filial n’a pas été entamé (les anciens ont un regard attendri pour les rebellions adolescentes), et quelqu’un qui s’est distingué durant la campagne à la tête de la liste Pamiers Citoyenne. Bien entendu, c’est un avis. En même temps qu’un coup de pouce. Qui ne manque pas d’élégance. Robin s’est ainsi demandé si le coeur d’André Trigano ne balancerait pas ainsi entre deux tendances, deux tentations ? Le prestige de la personne, ou la beauté et la gaieté des élans collectifs ? Là où pour la seconde l’homme sait faire valoir la nécessité du bien commun ? C’est en tout cas un bel hommage, avec une prise en compte de ce qu’il y a d’humain dans cette affaire. Une parole sans doute sincère. Mais au bout du compte, et quelle que soit l’élégance du propos, ce seront les hommes et femmes qui décideront ce que bon leur chante. Et Robin s’est dit qu’il attendait impatiemment cet instant, avec ce qu’il pourra lui apprendre sur la population appaméenne, et ses aspirations.
Robin avait envie de conclure son propos sur ce qu’il pensait de celui qui pourrait devenir premier magistrat de la ville. Certains lui ont dit que Daniel Mémain était un homme de qualité, témoignant d’une finesse d’esprit et d’un sens politique affirmés. Capable de porter un véritable projet politique, avec une capacité de travail et une résistance à toute épreuve. Robin s’est dit que ces qualités avaient sans doute pu s’exprimer à plein grâce au soutien et à l’appui trouvé par Daniel auprès de ses copains et ses copines, dans le bel élan qui s’est lancé. Pour lui, ça c’est du vrai copinage, comme il l’aime : joyeux, festif, haut en couleur et en idées. Comme en actions. Comme Robin le disait dans une autre chronique, et il le vérifiait encore une fois, on est vraiment plus intelligents quand on réfléchit à plusieurs….
C’est alors qu’il s’est dit qu’il ne fallait quand même pas être très malin pour qualifier un mouvement politique en référence à la marche à pied. Afficherait-on sans en faire mine le projet de faire marcher les français ? Et de là à ajouter comme des moutons… Il y aurait là un pas que Robin ne se permettrait pas… Et si, plus malins, vous vous le permettiez ?
Pour LREM, en tout cas, c’est annoncé : ce sera La Raclée En Mars !
Après celle flanquée aux Gilets jaunes, ça sera un juste retour des choses, ayant une autre élégance. Robin aura ainsi une pensée pour toutes celles et ceux qui ont affronté les rigueurs de l’hiver 2018/2019. Leur action avait une certaine poésie, et une grande humanité. Et on leur a opposé des méthodes violentes et grossières. Et si Pamiers Citoyenne remportait une victoire, Robin s’est dit qu’il faudrait leur rendre hommage. C’est ça le copinage…
Et une petite voix lui dit que ses ami(e)s n’y manqueraient pas…La Chronique de Robin