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Pourquoi pas le premier cimetière écologique du Grand Sud à Pamiers

Sujet peu abordé en campagne électorale, aucune liste n’a vraiment envie de se pencher sur ce thème qui ne galvanise pas les foules mais pourtant la gestion et l’entretien des cimetières relèvent des missions de la municipalité.

Les cimetières traditionnels ont perdu leur typicité et leur harmonie. Ils sont victimes d’une marchandisation de la mort et de la mondialisation du marché du funéraire : caveaux en béton, pierres granitiques ou autres bien souvent importées provenant de carrières destructrices du milieu naturel, art funéraire mondialisé et impersonnel. Comment tout ça va-t’il évoluer, à qui va revenir la charge de l’entretien quand les descendants seront dispersés, comment recycler tous ces matériaux qui seront devenus gênants et inutiles ? Enfin, toutes les familles vont-elles pouvoir assumer des frais d’inhumation de plus en plus élevés ?

La réponse à laquelle a aspiré longtemps une part de la population, ce fut la crémation. Depuis 2010 les « crématistes » disposent d’un équipement à Pamiers dont l’utilité n’est pas à démontrer, même au-delà de notre département.

Mais savez vous qu’une crémation nécessite près de 30 litres d’essence ? Malgré des mises en conformité récentes, les crématoriums rejettent dans l’air les résidus de combustion de cette énergie fossile mais aussi divers produits toxiques émanant du corps. Les produits chimiques utilisés pour les soins de conservation mais également les métaux des différentes prothèses dentaires ou internes du défunt se retrouvent en partie dispersés dans l’air sous forme de particules.
A cet argument, les tenants de la crémation répondent, à juste titre, que tous ces produits chimiques sont tout aussi polluants dans le cas d’une inhumation et que les sols sont notoirement pollués autour et en contrebas des cimetières.

Pourquoi, Pamiers, après avoir créé la première cantine bio de France ne se positionnerait-elle pas pour créer le premier cimetière écologique du grand sud ?

Ce ne pourrait pas être le premier de France car c’est à Niort qu’a été conçu le premier cimetière écologique de France. Cette démarche demande peu d’investissements à la municipalité car l’objectif est de rester au plus près de la nature, les aménagements paysagers utilisent la végétation et les matériaux locaux, voire de récupération.

Pour les sépultures, « pas de caveau en béton, ni de dalle en granit venus du bout du monde. L’inhumation se fait en pleine terre. Sont autorisés uniquement les cercueils en bois non traité et non lasuré et les cercueils en carton. Quant aux urnes, elles doivent obligatoirement être biodégradables. Pour bénéficier d’une place, les familles signent une charte qui les engage à ne pas réaliser de soins de thanatopraxie (soins de conservation), excepté en cas d’absolue nécessité. Les familles sont aussi invitées à privilégier les fibres naturelles telles le lin, le coton, le chanvre, dans le choix des vêtements portés par leur proche décédé« , comme l’explique Eve-Marie Ferrer, paysagiste en charge du premier cimetière vert français à Niort.
Pas de fleur artificielle ni de plantation exotique pour rendre hommage aux défunts mais l’utilisation de plantes naturelles d’origine locale. Les tombes sont marquées par une stèle en pierre également de pays que la famille peut personnaliser.
Bien sûr le cimetière est entretenu sans produits phytosanitaires ce qui favorise l’apparition de fleurs sauvages et d’une petite faune : oiseaux, écureuils …

Cette démarche est compatible avec tous les cultes et ne génère pas de frais supplémentaires aux familles, au contraire.

Le cimetière, moins « désordonné », sans production industrielle ou monumentale redevient un lieu de recueillement et de quiétude.

Donc, pourquoi ne pas engager une réflexion dans ce sens tant que tous les terrains du Complexe de Lestrade ne sont pas utilisés, où même ailleurs si c’était possible ?

Pour une première approche voir les articles de reporterre.net et de happyend.life.

Crédit photo : Eve-Marie-Ferrer, photo extraite de l’article de Sarah Dumont sur le site happyend.life.

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