Pamiers souffre d’un manque d’événement rassembleur, valorisant, attractif.
La traditionnelle fête de fin août est à sa place depuis toujours, et elle remplit parfaitement sa vocation, sa mission, qui est de demeurer la grande fête de la ville. Elle a accueilli depuis qu’elle existe des artistes de renommée internationale.
Pendant quelques années, la fête traditionnelle de fin août a été « doublée » par la Fiesta en juillet, qui au départ se voulait une fête des musiques latino, puis est devenue un événement musical, souvent controversé, souvent sujet à des débordements – autant financiers que liés à l’ordre public.
Mais il manque à la ville l’événement particulier, sur une thématique bien identifiée, qui la signale à l’extérieur, et qui l’inscrive dans les dates phares de l’été, comme Marciac a su le faire avec son festival de Jazz, ou Mirepoix avec MIMA, ou Arles avec ses rencontres photographiques, ou encore Ax les Thermes avec Ludovia.
Ce genre d’événement est très bénéfique en terme d’image pour une ville, en terme économique pour la fréquentation supplémentaire qu’il entraîne.
Certaines villes, comme Arles ou Avignon, ou même des villes de bien plus petite taille comme St Céré dans les P.O, tirent une bonne partie de leur vitalité économique de l’événement qui les signale à l’attention du public.
Certaines villes, comme Arles ou Avignon, ou même des villes de bien plus petite taille comme St Céré dans les P.O, tirent une bonne partie de leur vitalité économique de l’événement qui les signale à l’attention du public.
C’est pourquoi nous proposons de créer un événement fédérateur à Pamiers, qui soit à la fois valorisant en terme d’image, fédérateur, et porteur d’un nouveau dynamisme économique.
Cet événement c’est la Fête du fer.
RACINES
Cette idée s’appuie sur l’identité de Pamiers, dont les historiens locaux nous disent que la ville vit s’installer une forge dès le Moyen Âge, profitant d’un saut du cours de l’Ariège provoqué par la construction des canaux. Cette tradition du fer en Ariège fit dire à Napoléon « L’Ariège donne du fer et des hommes forts ».
Au XIX° siècle, Creusot Loire y y bâtit l’usine métallurgique qui, sous un autre nom, Aubert et Duval, existe toujours.
A côté de l’usine emblématique – on dit à Pamiers « L’Usine », et tout le monde comprend de laquelle il s’agit – nombre d’ateliers de ferronnerie continuent de prospérer à Pamiers, dont la réputation pour le travail du fer s’étend sur Midi Pyrénées.
L’usine, par ailleurs, était le bastion du Parti Communiste, qui pendant longtemps fut influent à Pamiers, et qui reste dans la mémoire comme le défenseur des droits et intérêts de la classe ouvrière, bien sûr, mais aussi le contrepoids au pouvoir important de l’Eglise et des ordres religieux. Ces ouvriers qui souvent à la maison, sur leur temps libre, continuaient ce travail du fer en oeuvrant à leurs propres réalisations, certains dans la restauration de voitures, d’autres dans des pratiques artistiques amateur, d’autres encore dans la perruche, soit le travail au noir, entretenaient et continuent d’entretenir cette culture du travail du fer, faite de tradition orale, de transmission de gestes, terreau d’une vie sociale intense.
PARTENAIRES
L’idée que nous portons est de rassembler le passé et le présent de la ville en créant un événement dédié au fer, de façon transversale, qui pourrait se dérouler sur un gros week end, voire une semaine entière, et qui rassemblerait des amateurs et des professionnels qui se retrouvent autour d’un matériau, pour le produire, le transformer, ou s’appuyer dessus de façon métaphorique.
Ces partenaires seraient :
– usines métallurgiques,
– artisans et entreprises métallurgiques artisanales,
– ferronniers d’art, maréchaux-ferrants, charrons,
– collectionneurs d’objets en fer,
– sculpteurs sur fer,
– collectionneurs de vieilles voitures, de vélos et motocyclettes anciennes, collectionneurs de vieilles machines agricoles, collectionneurs d’attelages anciens,
– ateliers de restauration et de modification de voiture, artistes et artisans du tuning,
– groupes de musique « Heavy Metal »,
– romanciers, conteurs et historiens spécialistes de la mémoire ouvrière,
– IUT et modules de formation aux métiers de la métallurgie,
– etc.
ORGANISATION
Nous pouvons nous appuyer en premier sur les structures existantes, notamment les manifestations récurrentes liées aux bourses aux vieilles voitures, les rassemblements d’automobiles anciennes, etc. Mais aussi mettre l’accent sur ce mouvement contemporain lié à la transformation de véhicules thermiques anciens en véhicules électriques, pratique maintenant reconnue par la loi, sous le nom de « retrofit électrique ».
Sur des lieux emblématiques comme la place Milliane, la place de la République, la place Jean-Jaurès, sur les alentours de l’usine Aubert et Duval, nous proposons de créer des espaces d’exposition extérieurs et couverts, afin d’accueillir le public avide de voir, de discuter, d’échanger, d’acheter et de vendre des objets, des machines, des documentations en rapport avec ce sujet.
Dans le même temps, sur des salles de spectacle comme la salle du Jeu du Mail ou l’espace Fernan peuvent être organisés des concerts de musique Heavy Metal, Hard Rock, des musiques qui ne sont pas parmi les plus présentées en France, mais qui ont un public transgénérationnel. Des lieux de spectacle en extérieur peuvent aussi être investis, comme les stades de la ville, ou les vastes espaces aux alentours de l’abbaye de Cailloup.
Une telle manifestation transversale peut dans un premier temps être organisée sur un gros week end, puis, selon son succès, s’étendre sur une semaine entière.
FINALITE
Le but d’une telle manifestation, c’est bien évidemment de créer un événement original qui soit apte à donner une image plus positive de la ville, et à rassembler dans une même manifestation des générations, des milieux, des classes sociales qui souvent s’ignorent.
Il ne faut pas perdre de vue non plus qu’une manifestation comme celle-ci peut apporter énormément en terme économique, que ce soit par la fréquentation des structures d’accueil – hôtels, restaurants, commerces – ou par l’implantation de structures artisanales liées aux métiers de la transformation automobile, dont le plus contemporain est bien évidemment le rétrofit électrique. La question de la mobilité est plurimorphe, et une ville comme Pamiers, qui possède déjà un terreau industriel et entrepreneurial vivant et dynamique pourrait tout à fait en devenir un pôle de développement. Dans la recherche d’une sortie de la culture industrielle unique dévolue à l’aéronautique, Pamiers pourrait aussi se positionner sur le terrain de la mobilité multimodale, et un tel événement pourrait y contribuer, en attirant, en retenant des ateliers, des start-up, qui trouveraient ici des terrains accessibles, mais aussi des partenaires industriels, pour développer la mobilité solaire, la mobilité électrique, la mobilité hydrogénée.
La Fête du fer serait aussi la Fête du faire.
Xavier Malbreil, candidat liste Pamiers Citoyenne