L’Ariège a une longue tradition d’accueil mais manifestement, la Préfecture a l’intention de changer tout cela… C’est du moins ce qu’on peut penser quand on voit comment sont traitées des familles étrangères qui n’ont pu obtenir de titre de séjour.
G. M, père de famille géorgien, dont deux filles sont scolarisées à Pamiers (en collège et en lycée), a été arrêté vendredi 5 mars, dans l’après-midi. Il a aussitôt été envoyé au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Cornebarrieu) afin d’être embarqué le lendemain matin dans un avion pour la Géorgie via Paris. Ce qui signifie qu’il aurait été expulsé sans avoir pu voir le Juge des libertés, qui est un droit garanti par la loi. C’est seulement parce qu’il a refusé de monter dans l’avion qu’il a pu finalement voir le Juge des libertés qui a aussitôt ordonné sa mise en liberté.
Mais ce n’était sans doute pas assez… Les policiers ont estimé qu’il avait été violent à leur encontre à l’aéroport et l’ont placé en détention. Il a été condamné à 3 mois avec sursis et à 400 euros d’amende pour chacun des policiers cependant qu’une nouvelle Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) était prononcée contre lui…
Précisons que les « blessures » qu’il aurait infligées aux policiers n’ont fait l’objet d’aucune Interruption Temporaire de Travail, que G. M est malade et qu’il n’a ni le physique ni le tempérament de quelqu’un de dangereux. Il est affaibli, se déplace difficilement, à l’aide d’une béquille.
En outre, l’état de santé de G. M nécessite un traitement. Or, il a été placé au CRA sans ses médicaments et n’a pu voir un médecin avant d’être placé en détention. Mais même alors, il n’a pu prendre les médicaments qu’il prend d’habitude.
Pourquoi un tel acharnement contre un homme qui veut juste vivre en paix avec son épouse et ses filles ?
Et ce n’est pas le seul cas… G. G, géorgien lui aussi et père de deux enfants scolarisés à Foix a été arrêté lundi 15 mars alors qu’il regagnait sa voiture sur le parking du Secours Populaire où il est bénévole. Placé en garde à vue au commissariat de Foix (officiellement pour un permis de conduire qui n’était plus valable), il a été ensuite envoyé au centre de rétention de Nice. Il a finalement été libéré et il est revenu retrouver sa famille. Il est en attente des décisions du tribunal administratif quant au sort qui lui sera réservé.
Là encore, ce sont les mêmes pratiques inhumaines, qui consistent à séparer un père de sa famille sans tenir compte de ce que vivent ces personnes, des dégâts psychologiques sur leurs enfants et ce en pleine crise sanitaire et sociale.
Pamiers Citoyenne écrivait dans son programme aux dernières municipales :
« Sur cette planète, nul n’est à l’abri d’avoir à réclamer un jour la solidarité d’autrui. L’Ariège est historiquement une terre d’accueil. Des générations d’Appaméens-nes l’ont toujours prouvé. Dignité, humanité, égalité de traitement doivent continuer à nous inspirer.
De nombreuses associations sont mobilisées ; nous faciliterons l’accès aux informations et aux services qu’elles organisent. Nous adhèrerons à l’ANVITA (l’association Nationale des Villes et Territoires accueillants), réseau national et international pour l’accueil des migrants. »