Bonjour Elke, peux-tu te présenter, nous en dire un peu plus sur toi ?
Elke Mallem, 62 ans. Venant de ma Bavière natale, je suis arrivée à Paris à 20 ans pour apprendre le français, et j’y suis restée plus longtemps que prévu initialement. D’abord en tant que femme au foyer tant que mes trois enfants étaient petits. Puis, j’ai entrepris des études pour travailler à l’Assistance publique en tant qu’infirmière. En travaillant, j’ai continué les études universitaires pour devenir psychologue active dans la formation continue des soignants, et, last but not least, j’ai suivi une formation à la psychothérapie. Profession que j’exerce depuis mon arrivée à Pamiers il y a 7 ans.
Quels sont tes liens avec Pamiers ?
depuis combien de temps y vis –tu ? Que penses-tu de la ville ? ses atouts et ses faiblesses
Mon arrivée à Pamiers est en lien avec l’armée. Le mari de ma fille était chez les parachutistes. Quand elle attendait son quatrième garçon, je pensais qu’une grand-mère pouvait être utile et j’ai quitté la capitale pour m’installer près d’elle. Elle est repartie pour suivre son mari, moi, je suis restée : l’Ariège m’a séduite. J’aime la proximité avec la nature, le marché, la brocante, mais aussi, et surtout, j’ai trouvé une communauté de valeurs avec des personnes actives dans un tissu associatif dynamique.
Qu’est ce qui t’a amenée à t’intéresser à la “chose publique” ? A te sentir concernée par le politique ?
Mon histoire, ancrée dans l’Histoire qu’on connait, me rend particulièrement sensible à toute forme d’abus de pouvoir. Pour éviter l’abus, des systèmes de contrôle, de régulation doivent opérer. Or, depuis la guerre du Golfe, je me suis rendue compte qu’il y avait quelque chose de « pourri » dans le royaume de la pensée occidentale. Le vote du référendum européen non respecté a majoré ma méfiance vis-à-vis du monde politique. Mais c’est l’élection présidentielle de 2017 qui m’a fait basculer dans l’activisme politique. Qui ne fait rien consent : je ne peux plus accepter passivement l’incurie de certains systèmes décisionnels clairement orientés par des intérêts privés.
Pourquoi as-tu choisi d’être candidat sur cette liste-là “de gauche, écologiste et solidaire” ?
Etant fille d’artisan, j’ai une sensibilité libérale qu’on range facilement à droite dans le paysage politique français. Or, l’éthique du travail d’un artisan se construit dans et pour un collectif. Le travail bien fait est contrôlé par les pairs, et « ne pas nuire » est une base déontologique non négociable. Engagement et responsabilité : Je retrouve ces valeurs dans la gauche de la gauche qui, rappelons-nous l’Histoire, a lutté contre la domination de l’ouvrier par un pouvoir abusif qui a fait du travail un instrument d’aliénation.
Si tu pouvais changer quelque chose à Pamiers, que déciderais tu ?
La souffrance des hommes et des femmes en errance au centre-ville nous interpelle collectivement. Comment aider cette population à retrouver une façon d’être plus digne ? Pamiers a des ressources énormes. De l’eau, du soleil, de la nature. Une histoire à raconter, et des rêves à réaliser. Mais sous les pavés, il y a des histoires qui font encore mal. Un traumatisme peut avoir un effet sur trois générations ! Du mensonge, du clivage, des non-dits, des querelles de chapelles : des phénomènes énergivores, non constructifs sont à l’œuvre à Pamiers. Lutter contre ces phénomènes, par une exigence éthique, une transparence dans les processus décisionnels, mais aussi un travail de mémoire, ce sont des axes de travail que j’aimerais soutenir en utilisant mes compétences développées au cours de ma vie professionnelle au service de la personne humaine en souffrance.