Vincent Heredia évoque avec nous le projet d’une halle de marché dans notre centre ville
Pamiers Citoyenne : Beaucoup de listes qui se présentent à des élections municipales se proposent de redynamiser les centres villes par la création d’une halle de marché ou d’un marché couvert !
Que ne l’ont-ils fait plus tôt ceux qui étaient en place à Pamiers puisque jusqu’en 2018, un Fonds d’État (le FISAC) permettait de financer la création des halles et des marchés couverts ?
Vincent, tu as eu une longue carrière dans le commerce de l’alimentaire, en grande surface, en boucherie indépendante et peut-être même dans des halles. Tu as aussi été élu à la Chambre de Commerce de l’Ariège. C’est donc un sujet que tu connais bien. Peux–tu nous dire ce qu’on entend par halle de marché ou marché couvert ?
Vincent Heredia : Tout d’abord un petit retour en arrière s’impose. Déjà lors de la précédente élection municipale ce projet de halle couverte était dans notre programme de la liste » Pamiers au cœur » et c’était une idée qui me tenait à cœur car je pense qu’une halle couverte ou un marché couvert est en centre–ville un formidable pôle d’attraction commerciale. Moi, j’opterais plutôt pour une halle fermée avec des équipements pour des « box » permanents : fromager,
poissonnier, produits fermiers …
J’ai commencé mon apprentissage justement dans un marché couvert à Cagnes-sur-Mer dans les Alpes Maritimes et je peux vous assurer que la vitalité commerciale d’un tel complexe n’est plus a démontrer.
Pamiers Citoyenne : Créer des halles ou un marché couvert permanent serait il vraiment bénéfique au centre–ville de Pamiers ?
Vincent Heredia : Bien sûr ! De par mon métier j’ai pas mal parcouru la filière viande mais aussi tout ce qui touche les métiers de bouche (boulanger, pâtissier, poissonnier, charcutier …) et quand je suis arrivé à Pamiers en 1982 le centre ville était vivant et nous y trouvions tous les commerces qui permettaient de faire ses courses en toute quiétude. Par la suite je me suis installé à mon compte dans le quartier de Loumet, très vivant à l’époque car l’hôpital se trouvait en son sein et apportait une vitalité commerciale qui faisait le bonheur de tous les commerçants. Puis cela s’est gâté. Tout d’abord,et presque en même temps, l’implantation de la zone commerciale de la Bouriette et le départ de l’hôpital vers Saint–Jean–de–Verges ont fait que peu à peu le centre–ville s’est vidé et, sous prétexte de créer 30 ou 40 emplois, à cause du rôle de la municipalité, il s’en est supprimé 80 en centre–ville.
En temps qu’élu de la Chambre de Commerce et d’Industrie je me suis souvent battu contre les implantations des grandes surfaces dans des zones commerciales, à l’extérieur du centre ville, car pour moi c’était une aberration et les événements m’ont donné raison. A Pamiers, malgré ce que prétendaient certains, cela n’a fait que vider le centre–ville de ses commerces et par conséquence de ses habitants.
Aujourd’hui je milite pour l’implantation au centre–ville d’une halle car les modes de consommation changent et la crise du covid19 vient de mettre en lumière la nécessité d’une autonomie alimentaire, avec des circuits courts et une agriculture raisonnée ou bio.
Il est urgent de créer un pôle commercial attractif en centre–ville. Par mon expérience personnelle je suis persuadé qu’un marché couvert digne de ce nom peut redonner un nouveau souffle au centre–ville de Pamiers et beaucoup de villes françaises comme Narbonne, Reims ou Colmar, l’ont compris, et la vie de quartier reprend, l’artisanat et les produits locaux sont mis en valeur ; ce qui n’empêche pas d’innover en accueillant des services nouveaux.
Quand on sait que le simple marché du samedi draine plus de 5 000 personnes, imaginez ce que peut apporter un marché couvert ouvert tous les jours avec à l’intérieur des box occupés par des professionnels des métiers de bouche ou des producteurs qualifiés.
Les habitants de Pamiers y trouveront des produits de qualité, en circuits courts et artisanaux à un prix raisonnable, mais aussi les habitants des environs seront attirés par cette offre nouvelle et de qualité et ils contribueront aussi à faire vivre les autres commerces de la ville.
Pamiers Citoyenne : Alors ce marché couvert, ce sera une réalisation prioritaire de la liste « Pamiers Citoyenne » quand elle sera à la Mairie ?
Vincent Hérédia : Ne nous précipitons pas. Un tel projet coûterait entre 1,5 millions et 2 millions selon le type de halle choisi et la surface nécessaire ; certes cela peut être financé par des subventions dans le cadre des politiques de revitalisation des centres–villes, mais il n’est pas question de se planter !
Ce n’est pas notre style de vous montrer une simulation en 3D faite en quelques heures à l’ordinateur.
Dans notre vision d’une nouvelle gouvernance et pour ne rien imposer qui ne soit le fruit d’un consensus, nous ferons une large consultation des acheteurs du marché actuel, des commerçants du centre ville, ainsi que des producteurs fermiers, des associations de commerçants et celles des consommateurs, des Chambres d’Agriculture, de Commerce, et des Métiers et de l’Artisanat.
Ce projet si il est mené à son terme peut être le cœur du renouveau commercial et économique de la ville de Pamiers.
Pamiers Citoyenne: merci Vincent, rendez vous est donc pris pour nous retrouver bientôt autour d’un bon café dans ces nouvelles halles de Pamiers
Vincent Heredia, liste Pamiers Citoyenne
credit photo: marché couvert – PHOTO DNA-jluc syren