Xavier Malbreil se présente
1) peux-tu te présenter, nous en dire plus ?
Bonjour, je m’appelle Xavier Malbreil, j’ai 61 ans et je suis directeur d’une association, Les Mille Tiroirs. Mais aussi écrivain, critique d’art, sculpteur.
Au gré des affectations de mon père, magistrat, je suis né en Algérie, puis j’ai connu la Martinique, Cherbourg, et enfin Pamiers, où ma famille est venue habiter la maison familiale. Je suis passionné de jardin, de cuisine, de livres d’art et d’essais philosophiques, de musique, contemporaine surtout, mais aussi de rock et de musique électronique. Et j’aime beaucoup les animaux, les chiens en particulier.
2) quels sont tes liens avec Pamiers ?
depuis combien de temps y vis –tu ? Que penses-tu de la ville ? ses atouts et ses faiblesses
C’est mon grand-père qui a fait construire le début de la maison dans laquelle j’habite. Mes parents ont rajouté une partie, et j’ai continué.
J’ai connu le Pamiers des années 70, où régnait une ambiance conviviale. Puis je suis parti faire mes études à Toulouse, et travailler dans la presse et la publicité. Revenu vivre à Pamiers à la fin des années 80 avec l’arrivée des enfants, j’ai continué à travailler à Toulouse, enseignant à la fac de Toulouse-Jean Jaurès, dans un master de création numérique. J’y ai apporté pendant 15 ans mes connaissances dans le domaine des théories littéraires pour enseigner la narratologie à de futurs artistes, enseignants, médiateurs, dont beaucoup sont devenus aussi des amis.
Comme chacun le sait, on sort moins quand on a des enfants en bas âge. C’est quand ils ont été plus grands que je me suis un jour tourné vers ma ville, pour sortir un soir tout simplement, et j’ai découvert alors à quel point l’ambiance avait changé : plus rien d’ouvert après 20h, rues silencieuses, voire mal famées, que s’était-il passé? Peu à peu, j’ai compris. Cette ville, ma ville, dont un ami géographe me disait qu’elle avait tous les atouts en Midi Pyrénées pour évoluer favorablement à l’ombre de la grande métropole, avait été vidée de son esprit si particulier, mélange de bonhommie et de goût pour la dérision, de sens de la fête, de goût du travail bien fait. De tous les héritages de son histoire, Pamiers tire son identité unique, d’abord bourg agricole, puis fief des ordres religieux, centre de la répression du catharisme, cité industrielle, cité musicale…Toute cette richesse m’a semblé tout à coup disparue. Toutes l’énergie de la ville aspirée par l’obsession de drainer la richesse vers les centres commerciaux.
3) qu’est ce qui t’a amené à t’intéresser à la “chose publique” ? à te sentir concerné par le politique ?
J’ai commencé à m’intéresser à la chose publique en suivant le conseil municipal pour le compte d’un hebdomadaire, « Le Petit Journal ». C’est là que j’ai vu comment vit la démocratie dans une petite ville, avec certains élus qui m’ont marqué, comme Françoise Matricon, élue de l’opposition, écologiste, qui a créé les premières cantines entièrement bio en France, chose dont parlaient à l’époque, au début des années 2000, les journaux télévisés. A vrai dire, cela faisait du bien d’entendre parler en bien de sa ville. J’ai rencontré aussi pendant les conseils municipaux l’élu Michel Teychenné, dont j’ai apprécié la parfaite connaissance des dossiers, municipaux et nationaux, et la fougue à défendre ses convictions. J’ai vu aussi agir avec pugnacité Bernadette Subra, élue de l’opposition, et alors avocate, belle soeur aussi de Michel Sébastien, avec qui j’échangeais souvent au sujet de la vie municipale. C’est donc un ensemble de rencontres professionnelles, mais aussi amicales, qui m’ont amené à m’intéresser à la vie municipale. Je dois dire que j’ai apprécié, pendant ces années où je suivais le conseil municipal, le fait que des élus de l’opposition puissent peser sur les débats, et emporter parfois des décisions qui allaient à l’encontre du courant majoritaire. Mais c’était surtout au cours de deuxième et de la troisième mandature d’André Trigano. Pendant la quatrième, j’ai senti que le pouvoir ne pouvait plus se partager, et que le temps où une élue comme Françoise Matricon pouvait mener un projet de A à Z tout en étant dans l’opposition, était bien terminé.
4) pourquoi as-tu choisi d’être candidat sur cette liste-là “de gauche, écologique et solidaire” ?
Tout le monde à Pamiers le sait, j’ai fait partie au premier tour de la liste de Jacques Laffargue. Dès le début de la campagne, nous disions, dans la liste Laffargue, que s’il y avait une liste dont nous nous sentions proche, et avec laquelle une fusion pourrait s’opérer au second tour, c’était la liste conduite par Daniel Mémain, Pamiers Citoyenne. Quand mes amis de la liste Laffargue, Paule Chapot, Roger Alloza et Michel Eche, m’ont signalé qu’il y avait une possibilité pour certains de rejoindre la liste de gauche, écologique et solidaire, j’ai suivi ma pente naturelle, et mes convictions, qui ont toujours été de gauche et écologiste. Est-il besoin de revenir, après l’épisode du confinement, sur l’urgence à changer de mode de production, de mode de vie? C’est l’évidence même. La crise que nous venons de connaître est d’abord une crise environnementale, il faut le souligner, puis une crise sanitaire, une crise sociale, une crise politique, et pour beaucoup une tragédie humaine. Revenir sur ce que l’on appelle la mondialisation, c’est à dire l’explosion du commerce international, la délocalisation, la perte des souverainetés nationales au profit des grands groupes industriels et financiers, c’est une exigence dont on a vu, très concrètement, qu’elle devenait vitale. Au sens premier : une question de vie ou de mort. Comment ne pas s’engager alors dans la vie politique pour, au niveau local, peser sur des orientations simples, au niveau d’une ville, comme la réduction de l’éclairage nocturne, la mise aux normes thermiques des bâtiments municipaux, la conversion écologique des véhicules municipaux, etc… toutes choses que la mairie actuelle n’a pas engagée, et que l’autre équipe en lice ne mentionne que de façon anecdotique. Comme je le dis souvent à des amis pour expliquer mon engagement : un maire peut changer une ville, en bien comme en mal, et je pense que Daniel Mémain saura changer Pamiers en bien, entouré par une équipe qu’il écoute, et qui agit de concert.
5) si tu pouvais changer quelque chose à Pamiers, que déciderais tu ?
La première chose à changer à Pamiers, c’est la gouvernance. Une ville de la taille de Pamiers ne peut pas se diriger à l’ancienne, c’est à dire une personne seule qui décide, qui tranche, et qui met de côté ceux qui sont d’un avis différent. Une ville ne peut pas se diriger non plus dans la confusion des intérêts privés et des intérêts publics. Le fait que la liste Pamiers Citoyenne adhère à l’association ANTICOR, qui préconise des règles de déontologie et de gestion particulièrement rigoureuses, me semble un bon préalable à toute idée de gestion saine de la chose publique. La gouvernance, c’est la première des choses à changer, et j’ai pu constater, en rencontrant les membres de la liste Pamiers Citoyenne, et en participant aux commissions, que les règles de démocratie étaient respectés pendant les débats, le futur maire Daniel Mémain acceptant la controverse, et se pliant, quand il le faut, à l’avis majoritaire. Penser que la vie publique puisse se dérouler autrement, c’est un mal français, le fantôme du monarchisme, disent certains, dont il faut à tout prix se défaire, et dont on voit bien, au niveau national, les dégâts qu’il engendre. Une ville ne peut pas se gérer comme une entreprise, ni comme une propriété personnelle. Tout commence par là, et de là tout découlera. Pourquoi? Tout simplement parce qu’à plusieurs on additionne les intelligences, pour peu que l’on adopte les bonnes méthodes de travail, et que l’on peut avoir une vision plus riche des problèmes, et trouver des solutions plus pertinentes. En un mot, à plusieurs, on est plus efficace, et je peux le dire en toute connaissance de cause pour avoir éprouvé, en tant qu’animateur d’équipes, la vérité de cette assertion. Une fois que ces méthodes de travail seront adoptées, et que le programme de la liste Pamiers Citoyenne commencera à être mis en place, je ne doute pas que l’adage selon lequel « un bon maire peut changer une ville » se vérifiera.