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Nous n’avons pas les mêmes valeurs

Ce mercredi 17 mars 2021, la majorité municipale a présenté son ROB, rapport d’orientations budgétaires.

Michèle Goulier, élue de Pamiers Citoyenne, en a montré les faiblesses et les graves lacunes dans son intervention.

Voir la vidéo de ce conseil municipal.

« Ce document fixe les actions et leur financement pour la période 2021-2026.
De l’aveu même de la majorité, il est ambitieux.

Pour nous, élus de Pamiers Citoyenne, ce rapport est effectivement ambitieux mais pas pour les mêmes raisons, il est ambitieux tant son financement est fragile.

– 1ère source de financement : les ressources, essentiellement les recettes fiscales et les compensations des réformes fiscales par l’Etat. Rien ne garantit la pérennité de ces compensations. Par contre, il est impératif de considérer que les entreprises, frappées par la crise économique, payeront moins d’impôts.

– 2ème source de financement : les subventions, espérées à hauteur de 19 millions d’euros soit un tiers de l’investissement. Là aussi, rien n’est sûr, l’Etat dépense beaucoup mais tout a une limite.

– 3ème source de financement : l’emprunt de 21 millions d’euros sur le mandat ; aujourd’hui les taux sont bas donc favorables mais jusqu’à quand ?

Toutes ces incertitudes sur les moyens de financement ne dépendent pas de la majorité en poste mais :
il reste de sa responsabilité d’en tenir compte pour ne pas aggraver la situation budgétaire de Pamiers.
En tout état de cause, selon le ROB, aujourd’hui Pamiers supporte une dette de 22,6 millions d’euros et, dans la meilleure des hypothèses, Pamiers aura une dette de 28 millions en 2026, soit environ 24% d’aggravation.

Pendant la campagne, Mme Thiennot soulignait : « la dette par habitant de Pamiers est de 1 450€ et 880€ pour la moyenne des communes équivalentes ».
A-t- elle calculé la dette par habitant en 2026 ?
28 millions divisés par 15 586 habitants égale 1 796 € !!!

Enfin, pour ce qui est des orientations budgétaires, là aussi, les Appaméens ne peuvent y retrouver leur compte.

– 1 Tout d’abord au niveau de la fiscalité :
Le rapport de la chambre des comptes, reçu en début de mandat, précise :  » Le produit fiscal est nettement supérieur au potentiel fiscal » (page 27). Ce rapport souligne également le déséquilibre des relations entre Pamiers et la communauté des communes, CCPAP.
« Chaque habitant de Pamiers paie 855€ contre 586€ dans les autres communes. ».
Il y est clairement démontré que le contribuable appaméen paie des charges de centralité excessives au bénéfice des autres communes.

Dans son ROB, la majorité évoque cette situation, mais elle n’intègre à aucun moment dans son plan pluriannuel les ajustements fiscaux que les contribuables appaméens sont en droit d’attendre. Pourquoi ?
Le niveau d’imposition est particulièrement dissuasif pour s’installer à Pamiers ou pour y rester, et rien n’est prévu dans le ROB pour y remédier !
Malgré cela, les regrets évidents de M. Rochet quant au blocage des taux de base laissent présager de prochaines augmentations d’impôts dès que cela sera permis.

– 2 Il est un autre point plus que décevant : à l’opposé de bon nombre de municipalités, la majorité n’inscrit rien, ni projet et ni financement, pour améliorer l’offre de santé à Pamiers.

Le rapport de la Chambre des comptes alerte en 2018 sur l’hémorragie programmée du nombre de médecins à laquelle s’est ajouté l’abandon subit de 5 généralistes au bénéfice d’une commune voisine.
Que fait cette commune que Pamiers ne sait pas faire ? Pamiers affiche un taux de pauvreté de 23 % et compte 28 % de personnes âgées de plus de 60 ans. Les besoins de soins sont importants. Aujourd’hui, il est quasi impossible d’avoir un médecin référent et de le joindre tant il est débordé. Dans le même temps, le spécialiste est devenu un lointain souvenir, cardiologue, dermatologue etc.

Ce mandat, le mandat de l’équipe municipale en poste doit chercher des solutions, les trouver, quitte à les financer.
Pourquoi cette équipe refuse-t-elle de créer une commission de personnes motivées ?

– 3 Autre grand absent dans le projet de l’équipe municipale : l’accompagnement du vieillissement de la population.
Un diagnostic de l’habitat a été présenté aux maires de la CCPAP ; il doit leur permettre de
définir le prochain programme de l’habitat. Ce diagnostic appelle à la vigilance face au vieillissement « engagé » de la population et met en évidence la nécessaire adaptation de l’offre pour les personnes âgées et les personnes âgées dépendantes. Le projet de la mandature en cours ne tient pas compte de cet état des lieux et ne prévoit rien pour accompagner et garantir la qualité de vie des aînés.

– 4 Enfin parmi les grands absents du ROB présenté figure l’accompagnement du handicap et l’engagement, politique et financier, de permettre l’accès de tout à tous. Par exemple, aménager les trottoirs afin que les personnes en fauteuil roulant ou les mamans avec poussette ne soient plus obligées de se mettre en danger en descendant sur la chaussée. Cela fait partie de l’attractivité de la ville, qui nous est chère, mais, avant tout, du savoir vivre ensemble.

Ces remarques expriment les attentes légitimes de la population, il ne s’agit là ni de caprices ni de futilités mais de besoins réels et prioritaires déjà exprimés lors de la campagne municipale. »

La réponse de la maire est sidérante : « Merci Madame Goulier pour toutes ces dépenses, je ne vois pas beaucoup d’idées de recettes. Une commission ? Non, Il y a beaucoup de commissions. Je suis au comité départemental pour l’attractivité des personnels de santé. L’hémorragie soulignée par Mme Goulier n’en est pas une, un déplacement de 4 médecins de 500 m a permis d’améliorer l’offre de santé de St Jean (du Falga). Les personnes feront 300 m de plus pour aller à St Jean, j’en ai assez d’écouter ce problème de maison médicale, on va intégrer une CPTS (commission professionnelle territoriale de santé) pour que chacun ait 1 généraliste. ».

Vous ne manquerez pas d’apprécier la difficulté d’engagement financier pour des sujets essentiels alors que la mairie va dépenser 61 millions d’euros par ailleurs. »

Non, nous n’avons pas les mêmes valeurs !!!