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Noël enchanté à Pamiers… ou la privatisation du jardin municipal ?

Est-ce bien dans l’esprit de Noël de fermer un jardin public à ses habitants pour en faire un parc d’attractions payant pour la féerie de Noël ?

Cela pose quand même un certain nombre de questions, sauf si à l’arrivée des fêtes de fin d’année on perd le sens des réalités pour retomber en enfance et croire au Père Noël… 

Personnellement, mon Père Noël serait plutôt dans le partage avec tous, voire au contraire, donner à ceux qui ont besoin de rêver un petit peu plus en cette fin d’année.

Je me suis rendue compte de sa fermeture, parce que je me suis retrouvée privée du composteur collectif. Pour mémoire, ça fait plus d’un mois que le parc est fermé sans aucune explication. J’ai pensé tout d’abord que la fermeture était liée aux travaux du canal.

Maintenant je comprends mieux : c’était pour nous faire une surprise et nous en mettre plein la vue ! Évidemment, quelle surprise un beau jour de voir cette banderole indiquant que l’animation coûterait 3€ pour les plus de 10 ans… Et que le parc ne serait accessible que pendant ces horaires et pour celui qui paie…

Donc, pendant tout ce temps, j’ai été bernée.

Voilà une bonne méthode de gestion de la Chose publique : je vous cache tout, rien à voir, circulez ! 

La ville c’est pour moi et je sais ce qui va vous faire plaisir !

Question : a-t-on le droit de privatiser un parc sur une période aussi longue pour permettre à des bénévoles, comme l’article dithyrambique de La Dépêche du 11/12/2021 nous l’apprenait, d’organiser une manifestation payante ? 

La préparation de festivités engageant la ville fait l’objet, en général, d’une délibération au conseil municipal. Qu’en est-il ? 

Quel élu en a porté l’organisation ? Et a reçu l’aval des autres ?  

Au-delà de ces considérations techniques, ces méthodes, cette vision des festivités de fin d’année, faire payer 3€ une attraction à des familles – c’est rien, diront certains, vu ce que les familles sont prêtes à dépenser en cette occasion – mais c’est énorme lorsque l’on sait que certaines vivent avec un reste à vivre d’un euro par jour en fin de mois.

C’est très révélateur de la manière dont madame et son équipe pensent la ville et ne voient dans leur relation à leurs administrés que des relations mercantiles : tout est commercial, Aucune originalité, aucune poésie et douceur en cette fin d’année si difficile moralement, psychologiquement, économiquement pour bon nombre d’entre nous.

Le rêve, la féerie, ça se paie ! Ce n’est pas pour tous ! En tout cas pas un mot d’excuse pour la gêne occasionnée. 

Mais de quelle gêne parle-t-on ? La gratuité de la beauté de ces arbres, la joie de se retrouver, de se promener dans notre beau parc, enfin celle de rêver et puis celle d’utiliser le composteur ?

Mais comme j’ai très mauvais esprit, pourquoi choisir ce lieu ? 

Peut-être aussi pour se débarrasser momentanément de ces occupants peut être un peu trop bruyants ? Mettre au pas sa population et montrer qu’on a prise sur tout ?…

Christine Ratzel

Nb : nos élu-es au conseil municipal confirment qu’ils n’ont pas été consultés sur cette décision unilatérale aberrante de privatisation d’un espace public.